Inclusion financière : Tidjane Thiam lance les travaux de l’Inclusive FinTech au Rwanda
Tidjane Thiam, président du conseil d’administration de Rwanda Finance Ltd, a lancé les travaux de l’Inclusive FinTech Forum le 20 juin à Kigali. Dans ses propos introductifs, l’ex-patron de Crédit Suisse a notamment évoqué le rapport entre la croissance économique et l’innovation, élément central dans le secteur de la fintech. Donnant ainsi le ton à une journée riche en échanges.
« Le principal moteur de valeur et de croissance, c’est l’innovation », a-t-il déclaré devant les près de 3.000 participants de plus de 65 pays présents au Kigali Financial Center. « C’est une bonne nouvelle car c’est là que nous sommes les plus égaux en tant qu’Africains. Nous avons des cerveaux. Le Brainpower (la puissance du cerveau, Ndlr) est également réparti sur la planète. Ce qui manque, c’est l’opportunité et les moyens de saisir l’opportunité. L’Innovation, le capital, les politiques de réglementation …, tels sont les ingrédients », a dit l’Ivoirien en prélude au chapitre Afrique du ‘Capital Meets Policy Dialogue™’, l’un des principaux panels de ce forum.
Prenant la parole lors du premier panel de cette rencontre permettant aux décideurs politiques et aux investisseurs de se connecter et de partager l’orientation probable des politiques publiques et du capital, John Rwangombwa, gouverneur de la Banque centrale du Rwanda, et Ravi Menon, directeur général de l’Autorité monétaire de Singapour, ont souligné le manque d’harmonisation des réglementations en Afrique, ce qui, d’après ces derniers, constitue un défi majeur pour la mise à l’échelle, non seulement pour le secteur FinTech, mais aussi pour les PME en général.
Mais John Rwangombwa fera remarquer que l’Accord de libre-échange continental africain (Zlecfa) et des initiatives dont le système panafricain de paiement et de règlement (Papps) seront essentiels pour relever ce défi.
Coopérer pour débloquer les opportunités présentées par les FinTech
Un autre volet de ce forum s’est concentré sur la manière dont les pays en voie de développement peuvent coopérer pour débloquer les opportunités présentées par les FinTech. Ainsi, lors d’une table ronde sur le rôle des centres financiers internationaux dans le développement de la FinTech, Jochen Biedermann, directeur général de l’Alliance mondiale des centres financiers internationaux, a fait remarquer que « les facteurs de succès essentiels pour un écosystème FinTech sont le développement des talents, l’accès au capital, une réglementation solide avec le bon niveau de réglementation, l’infrastructure et l’engagement soutenu du gouvernement pour rendre cela possible ».
De même, « les entrepreneurs doivent être prêts à engager des investisseurs. Les centres financiers internationaux peuvent jouer un rôle pour faciliter cela », a déclaré, pour sa part, Hortense Mudenge, directrice de l’exploitation chez KIFC, le centre financier de Kigali, évoquant l’importance d’attirer des capitaux. Figuraient également sur ce panel, Clare Akamanzi, directrice générale du Rwanda Development Board, Farai Gundan, cofondatrice et directrice générale d’Abantufy, Amy Bryant, directeur général adjoint de Jersey Finance, Elsadiq Hamour, directeur général des institutions financières à la Qatar Financial Center Authority, et Lacina Koné, directeur général de Smart Africa.
« Les régulateurs deviennent plus amicaux envers les startups »
Bien connu dans le secteur, Olugbenga Agboola, fondateur et PDG de Flutterwave, s’est dit optimiste quant au potentiel de l’Afrique, s’exprimant lors d’un panel axé sur les licornes africaines. « La compréhension des décideurs politiques en matière de FinTech s’est améliorée depuis 2015. Les régulateurs deviennent plus amicaux envers les start-up. En tant que start-up, nous devons considérer les décideurs politiques comme des parties prenantes et des alliés. Nous pouvons exporter l’Afrique vers le monde », constate le Nigérian.
Les travaux se sont poursuivis ce mercredi avec une déclaration du ministre Richard Tusabé en charge de l’Economie et des Finances du Rwanda. Les principales sessions prévues portent sur le financement du développement des marchés émergents face aux vents contraires mondiaux, une table ronde des gouverneurs de banques centrales sur comment repenser les licences pour promouvoir la FinTech pour de bon, des allocutions spéciales des présidents zambien Hakainde Hichilema et rwandais Paul Kagame.
L’initiative est à sa première édition et entend accueillir plus de 1 800 participants de 65 pays et plus de 180 orateurs de 7 régions. Parmi les délégués attendus, 45 % sont des cadres supérieurs, tandis que plus de 50 % sont des participants internationaux. Les investisseurs privés, indique-t-on, seront représentés, avec plus de 3 milliards de dollars disponibles pour l’investissement. Les investisseurs institutionnels vont investir plus de 500 millions de dollars dans des partenariats public-privé.
Parmi les invités figurent les gouverneurs des banques centrales du Rwanda, de Singapour, du Ghana, de l’Ouganda et de la Tanzanie, ainsi que des responsables d’associations FinTech d’Afrique, d’Asie et d’Europe.
MTN business avec son DG Emmanuel Forson et la FinTech ivoirienne Weblogy avec ses deux fondateurs Daniel Ahouassa et Jil-Alexandre N'DIA prennent part à ce rendez-vous mondial qui s’achève ce 22 juin 2023. Ce dernier devrait prendre la parole au cours d'un panel lors de cette dernière journée.
Avec FinancialAfrik
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