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Grève des enseignants : Le ministre de la Fonction publique reçoit les syndicalistes aujourd’hui

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Le mot d’ordre de grève lancé par l’intersyndicale du ministère de l’Education nationale (IS-MENA) aura réussi à perturber le climat social en Côte d’Ivoire. Même s’il n’a pas touché tous les établissements scolaires du pays, une réunion extraordinaire du Comité du dialogue social dans la fonction publique, a été présidée hier, mardi 8 avril 2025, par le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, au bout de laquelle, une rencontre a été obtenue avec les grévistes pour ce mercredi matin.

Le ministre Anne Désirée Ouloto n’a pas caché son agacement devant les représentants des principaux syndicats ivoiriens, pourtant membres du Comité du dialogue social, et donc très au fait des efforts déployés par le gouvernement pour améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants. Elle a rappelé que la trêve sociale reconduite pour la période 2022-2027 le 8 août 2022 a permis d’obtenir des avancées telles que l’adoption du nouveau statut général de la Fonction publique, l’instauration d’une prime exceptionnelle de fin d’année payée au plus tard le 10 janvier de chaque année au profit de tous les fonctionnaires et agents de l’État, et représentant le tiers du salaire mensuel indiciaire de base, la revalorisation des indemnités de transport et de logement, la revalorisation des allocations familiales, etc. Cerise sur le gâteau, l’opérationnalisation du « Comité consultatif de la Fonction publique » regroupant le gouvernement et les principales faîtières, et qui a déjà commencé à plancher, notamment sur l’adoption d’une nouvelle grille salariale plus équilibrée (après audit de la masse salariale mise en rapport avec les ressources de l’État et comparée à celle d’autres pays de la zone UEMOA), le relèvement de l’Indice référentiel de Base (IRB) et la correction des décrets portant échelle de traitement des fonctionnaires et agents de l’État.

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En l’absence des grévistes, le porte-parole des faîtières, Soro Mamadou (centrale Humanisme) a sollicité la clémence du gouvernement, salué la remise en liberté des manifestants arrêtés par la police quelques heures plus tôt, et souhaité que le meneur jugé soit relaxé. Les centrales ont ensuite promis convaincre les grévistes de mettre fin à leur mouvement, et plaidé pour qu’ils puissent de nouveau rencontrer le ministre.

Pour sa part, Anne Ouloto a déploré l’attitude des grévistes qu’elle avait déjà rencontré le 28 mars dernier pendant 2H d’horloge, lorsqu’ils étaient venus déposer leur préavis de grève. Elle avait refusé de donner une suite favorable à leur requête consistant à faire signer au chef de l’Etat un décret portant instauration d’une prime spéciale au profit des enseignants au détriment des autres secteurs de la Fonction publique.

Le mouvement d’humeur des enseignants avait également entraîné l’intervention du ministre de l’Education nationale, Mariétou Koné, et celle de la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Sangaré Namizata.

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Le mot d'ordre de grève avait été lancé par le secrétaire général de l'Intersyndicale du ministère de l'éducation nationale et de l'alphabétisation (IS MENA), Bli Blé David, avec le soutien de l'Intersyndicale du ministère de l'enseignement technique, de la formation professionnelle et de l'apprentissage (IS METFPA). La grève a débuté le 3 avril. Elle a ensuite été reconduite les 7 et 8 avril 2025, et les meneurs menacent de radicaliser leur position s’ils n’obtiennent pas gain de cause, soit un pactole de plus de 1 200 milliards FCFA à l’Etat ivoirien.

Sur le terrain, les résultats des examens blancs (entrée en sixième, BEPC et Baccalauréat) ont été sabotés par endroit, les enseignants non-grévistes menacés d’agression physique, et les élèves de certains établissements poussés dans la rue. Mais pour le gouvernement ivoirien, il n’est pas question de laisser les grévistes prendre l’école en otage et compromettre le droit à l’éducation des enfants, et donc leur avenir.

C’est ainsi que, dimanche dernier, le ministre Ouloto avait menacé de radiation pure et simple les enseignants qui ne reprendront pas le travail, « conformément aux dispositions du statut général de la Fonction publique ».

Seydou Koné

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