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Bouaké Nouveau : Les 12 chantiers du maire Amadou Koné

 Jacques AKA

Nicolas Boileau, poète, écrivain et critique littéraire né à Paris en 1636 in L'art poétique disait :''Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément''.

Nous allons donc aller rapidement à l'essentiel. Les politiques publiques pour être efficaces doivent répondre aux préoccupations des citoyens. Élu le 2 septembre 2023 à la tête de la commune de Bouaké, le ministre Amadou Koné a promis de faire de la capitale du centre de la Côte d'Ivoire un ''Bouaké Nouveau'' conformément à son projet de société. En prenant en charge la salubrité la première année du mandat, la nouvelle équipe tient le bon bout. Mais pour faire un bon mandat comme l'équipe sortante de Djibo Nicolas, l'équipe du maire Amadou Koné est attendue sur 12 chantiers. Nous allons énumérer ces attentes des populations pêle-mêle.

1) La gouvernance présentielle de la mairie
La mairie participe de la décentralisation. Celle-ci vise à rapprocher l'administré de l'administration à travers l'élection locale. Depuis 1957, les populations à Bouaké sont habitués à vivre avec des maires qui ont toujours partagé leur quotidien du lundi au dimanche. En Belgique, le maire appelé bourgmestre est considéré comme un chef de village que le citoyen lambda peut rencontrer en cas de besoin. Ses portes sont ouvertes au dernier des citoyens. Pris sous cet angle, le maire Amadou Koné se doit d'être régulièrement à Bouaké dans le subconscient des masses populaires comme ce fut avec ses prédécesseurs. Élu depuis un an, Amadou Koné ne séjourne que les weekends dans sa ville. C'est bon, eu égard aux charges ministérielles qui sont les siennes. Mais au bout de 3 ans, les populations risquent de prendre en mal cette non-présence continue. Un palliatif existe tout de même. A défaut d'être présent soi-même, le ministre-maire doit pouvoir responsabiliser chacun de ses adjoints au maire. Mais à notre connaissance, au moment où nous écrivons cet article, les adjoints au maire n'étaient véritablement pas encore investis de leurs missions respectives.

2) Le retour de la foire internationale carnaval de Bouaké
Initiée par le maire Djibo Sounkalo, la foire carnaval de Bouaké qui s'est tenue pour la première fois du 26 janvier au 4 février 1963, fut l'une des attractions de la ville. Elle se terminait par le bal masqué et le concours Miss carnaval qui se déroulaient généralement à la piscine municipale. Faire revenir cette foire est une attente des populations. Le maire Amadou Koné a déjà donné des assurances dans ce sens.

3) La renaissance de l'OFI
Qui ne se souvient pas de ce fameux refrain de l’OFI, chanté en 1965, ayant bercé des moments inoubliables de plusieurs générations des années 70 à 80 et qui donne: ‘‘Bouaké et sa piscine, ses belles rues bien éclairées (à fredonner 2 fois)’’. L'Orchestre de la fraternité ivoirienne (OFI), créé en 1963 par le maire Djibo Sounkalo a égayé plusieurs générations de Bouakéens. Cet orchestre a fait vibrer des chefs d'État comme Yameogo Maurice du Burkina Faso, Mobutu Sesse Seko du Zaïre et Bokassa de la Centrafrique, sans oublier Félix Houphouët-Boigny et ses proches qui se rendaient à la piscine municipale pour des soirées dansantes. Pour la postérité, il est bon de faire renaître cet orchestre et le redynamiser afin d'égayer la ville de Bouaké.

4) La finition des travaux de renaissance de la piscine municipale
La piscine municipale de Bouaké est l'un des fleurons de la capitale du Centre. Rebaptisé du nom de l'ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui s'était engagé pour sa rénovation, le ministre des Transports Amadou Koné a procédé le vendredi 25 septembre 2020 au lancement des travaux de renaissance de la piscine municipale ainsi que du complexe de vie et de loisirs connexe à construire sur 2 hectares pour un peu plus de 4 milliards de francs cfa. Ayant vu le jour en 1939 par la volonté de l'administration coloniale, ce site est rétrocédé en 1957 à la commune de Bouaké. Après plusieurs mutations, la piscine municipale à laquelle était adossé le zoo municipal est tombé en ruine à partir de 2002. Les travaux de renaissance qui étaient prévus pour 8 mois se sont arrêtés. Le maire Amadou Koné est attendu pour parachever les travaux de cet édifice sportif, culturel et économique pour Bouaké. Au terme des travaux, la mythique piscine municipale comprendra en plus de la piscine, un amphithéâtre, une salle de mariage, un restaurant, une boîte de nuit, des salles de jeu, une salle de sport, une salle polyvalente, un kiosque muni d’une douche et des vestiaires, une guérite, un guichet des terrains de sports (football et basketball), et un espace de jeu pour enfants.

5) La construction d'un lycée international
Avant 2002, Bouaké abritait un lycée français dénommé lycée Descartes. Dans cet établissement est enseigné le programme français à l'image du collège international Jean Mermoz d'Abidjan où sont organisés des examens français. Le maire Amadou Koné a aussi pris l'engagement de réaliser ce lycée international. Il s'agit d'une attente forte des populations.

6) La renaissance du centre culturel Jacques Aka
L'État a prévu de réhabiliter le Centre culturel Jacques Aka conformément aux attentes des populations. C'est l'espace culturel le plus prisé des populations de la capitale de la paix. L'ancien maire de Bouaké, Djibo Sounkalo et l’ancien ambassadeur de France en Côte d’Ivoire Jacques Raphaël Leygues ont décidé de rendre hommage au député Jacques Aka Kakou en baptisant le Centre Culturel de Bouaké de son nom : «Centre Culturel Jacques AKA de Bouaké». Initiative française, le Centre a été ouvert depuis le 6 décembre 1971, et inauguré le 16 février 1974 par le ministre d’Etat, Denise Auguste. Il n’a été véritablement opérationnel que dans le courant des années 1985-1986. Fermé en 2002 puis rouvert en 2009, le centre avait bénéficié en 2013 d'une réhabilitation sommaire de 300 millions de francs CFA avant de sombrer. Il faut tout simplement le faire renaître. Si les choses se passent bien, la mairie a obtenu un appui d'environ 11 milliards de francs CFA pour la renaissance de ce centre culturel à partir de mars 2025.

7) La réhabilitation des sites poubelles
Si le nom du maire honoraire Djibo Nicolas reste inscrit dans le marbre, c'est parce qu'il a entrepris des travaux herculéens jusqu' à leur terme. Il s'agit entre autres de l'hôtel de ville en projet depuis 1976, du marché central parti en fumée depuis 1998, de la réfection de la voie centrale... Le maire Amadou Koné est sur la bonne voie pour réussir avec la présence des bus de la Sotra qui est sans conteste à son actif, la salubrité de la ville. Mais à cela, il doit impérativement effacer des sites que nous considérons comme des poubelles dans la capitale de la paix. Il s'agit du site de l'hôtel Harmattan, la cité douane à Dougouba, l'ex-bureau de la poste au Commerce, le centre médical de la Cnps non loin du CHU, la Cité Cnps dite Habitat de la Caisse, l'ex-siège de la Bceao au Commerce, les cités Sicogi à Ahougnanssou et au Commerce sans oublier les nouveaux logements non attribués de la Sicogi Ahougnanssou.

8) La restructuration des quartiers précaires
Lorsque Nabo Clément accède à la tête de la commune de San Pedro, cette ville du sud-ouest de la Côte d'Ivoire abrite le plus grand bidonville du pays. Il parvient au bout d'un mandat à le restructurer et le viabiliser. Désormais des banques sont fonctionnelles dans ce quartier. A Bouaké, le maire Amadou Koné doit veiller à la restructuration de nombreux quartiers précaires qui existent encore. Il s'agit entre autres de Banco à Broukro, Adjeyaokro non loin du Campus 2, de Gbintou dans la zone industrielle.

9) La réinsertion sociale et le recasement des occupants des sites détruits
Une fois les sites ou quartiers reconstruits ou restructurés, il faut songer à d'éventuels dédommagements, à la réinsertion sociale et au recasement des victimes directes ou collatérales. Il faut aussi soutenir les occupants des domaines publics déguerpis.

10) La décolonisation des bas-fonds communaux
Un phénomène qui gagne de l'ampleur à Bouaké. Il s'agit de la colonisation des bas-fonds. La ville de Bouaké est parsemée d'importants cours d'eaux qui sont des affluents du Bandama. Les vallées de ces cours d'eaux sont réservées aux cultures vivrières et maraîchères. Malheureusement depuis un certain temps, l'on assiste au bornage et à l'occupation démesurée et incontrôlée de ces espaces. L'on va jusqu'à ériger des habitations dans le lit des cours d'eaux. L'équipe municipale doit se pencher sur cette question.

11) L'interconnexion des quartiers par le bitumage des voies structurantes
En dépit de l'arrivée salutaire des bus à Bouaké, faute de routes structurantes, le déplacement entre quartiers reste à désirer. De nombreuses voies comme celles reliant les quartiers Zone, Broukro, Kennedy, Dare Es Salam, Quartier municipal à d'autres quartiers ont été bitumées. D'autres voies sont en cours de réalisation entre la Zone et Gonfreville, entre Gonfreville et Konankankro. Mais il reste des voies importantes entre Ahougnanssou et Broukro, entre Ahougnanssou et le quartier municipal, au niveau du quartier Belleville, entre N'dakro et le Campus 2.

12) La désabidjanisation et l'urbanisation sauvage des quartiers de Bouaké
Un phénomène a gagné la ville de Bouaké depuis l'extension de la cité. Les populations se plaisent à donner des dénominations des quartiers d'Abidjan aux nouveaux quartiers de Bouaké. Ne soyez pas surpris d'entendre Belleville Cocody, Marcory, Quartier Maroc, Petit Paris, Adjamé, Cité verte, nouveau Quartier, Yopougon...alors que vous êtes sur des sites lotis de Bouaké. La direction technique de la mairie doit veiller à la requalification de la dénomination de ces quartiers dans les registres officiels.
La liste n'est pas exhaustive.
Mais la réalisation de ces 12 chantiers par l'équipe Amadou Koné donnera un bilan envié de tous.
Alla Kouamé

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