Bouleversement de l’équilibre géopolitique du Moyen-Orient : L'Iran se tourne vers la Chine et la Russie

L’Iran se serait livré économiquement et militairement à la Chine et à la Russie, selon les Occidentaux. Du coup, leur poulain, Israël, serait en danger de mort. En effet, pendant les 25 prochaines années, le ciel et les ports iraniens seront ouverts sans limite aux avions et vaisseaux militaires russes et chinois. Le « réveil » de l’Europe pourrait-il changer la donne ? Le dernier affrontement entre l’Iran et Israël montre que les dés sont jetés. En un mot comme en mille, les USA et l’Europe viennent de perdre l’Asie…

Un nouvel ordre mondial

La coopération militaire aérienne et navale entre l’Iran, la Russie et la Chine est actuellement totale. Les bombardiers, avions et combats et vaisseaux russes et chinois ont libre accès aux bases militaires iraniennes avec leurs cortèges de matériels électroniques sophistiqués capables de neutraliser les nœuds de commande et de communication de l’OTAN. Mieux (ou pire ?), l’armée iranienne s’apprête à s’équiper du système de défense aérienne russe S-400.

Les frappes israéliennes sur l’Iran ont été possibles en partie grâce au guidage des navires français, anglais et américains mouillant dans la région, mais aussi à cause du piratage informatique, l’administration iranienne étant équipée de logiciels indiens dont les serveurs sont hébergés en Israël. Pendant longtemps, donc, Israël a tranquillement espionné tout ce qui se passait en Iran. Tout ou presque, parce que les informaticiens iraniens ont également fait preuve de génie en prenant le contrôle du fameux dôme de fer (même si cela n’a duré qu’une dizaine de minutes), en piratant la télévision israélienne et autres secteurs stratégiques. Par contre, les derniers coups portés à Israël pendant la « guerre de 12 jours » sont mortels, notamment la destruction du siège du Mossad (service de renseignement), des bases militaires stratégiques, des sièges des ministères de l’Intérieur et de la Défense, de l’Institut Weizmann des Sciences, et du port de Haïfa.

En effet, pendant que les avions israéliens régnaient sur son ciel, l’Iran laminait copieusement Israël avec des missiles hypersoniques et balistiques tous plus sophistiqués les uns que les autres. Douze jours durant, sous les yeux ébahis du monde entier. Aux pakistanais et autres nord-coréens qui voulaient entrer dans la danse, l’Iran a demandé de patienter, car le moment de leur faire appel n’était pas encore arrivé.

Par quel miracle l’Iran tient-il encore debout ?

Comment un pays dit exsangue du fait d’un isolement insupportable a-t-il pu se développer au point de fabriquer des missiles plus puissants que ceux des pays les plus avancés, et surtout de développer des recherches scientifiques sur l’uranium au point que la destruction de ses centrales nucléaires soit une obsession pour les USA ?

Tout simplement parce que l’Iran est né d’une vieille civilisation à qui le monde d’aujourd’hui ne peut rien apprendre. L’éveil de la Chine y a depuis longtemps été réalisé. L’Occident découvre des adversaires pour qui mourir est synonyme de devenir martyr, des gens trop instruits pour gober que Dieu puisse avoir un peuple élu sur Terre…

Evoluer avec sagesse et intelligence

Un train de marchandises relie désormais la Chine à l’Iran. Durée du trajet : 15 heures ! L’appui militaire, tactique, technique et technologique de la Russie et de la Chine pour remplacer ceux de l’Inde, des USA et de l’UE est un partenariat gagnant-gagnant. En contrepartie, l’Iran bénéficiera d’un investissement de 280 milliards de dollars dans le secteur pétrolier, gazier et pétrochimique. 120 autres millions de dollars seront également investis dans les transports et les infrastructures iraniennes, les marchés étant réservés aux entreprises chinoises. Des lignes ferroviaires à grande vitesse (TGV) seront construites entre Téhéran et Mashad (900 km) et entre Téhéran et Isfahan. Un gazoduc reliera également Tabriz à Ankara (Turquie). Bref, la route de la soie, longue de 2300 km et qui relie Urumki (Xinjiang, Chine) à Téhéran, devient une réalité.

La signature de ces partenariats stratégiques pour une durée de 25 années permet, non seulement à l’Iran de pouvoir bénéficier du soutien de ses alliés des Brics en cas de guerre, mais aussi de développer ses infrastructures et donc de se développer. Comme quoi, pour les Etats comme pour les Hommes, les difficultés forgent l’esprit.

Seydou Koné