France: Le chaos politique amène les coûts d’emprunt au même niveau que ceux de la Grèce
La crise politique qui se prépare en France se répercute sur les marchés financiers, les coûts d’emprunt du pays atteignant jeudi pour la première fois depuis l’année au même niveau que ceux de la Grèce, criblée de dettes.
L’écart de rendement entre les obligations d’Etat françaises à 10 ans et grecques a été réduit à zéro jeudi. Le rendement de l’obligation française à 10 ans s’établissait à 3,0010%, tandis que celui de l’obligation grecque s’établissait à 3,030%.
Les investisseurs exigent le même intérêt pour détenir la dette française que pour détenir celle de l’économie périphérique et endettée de la Grèce. Cette situation montre l’ampleur des inquiétudes concernant les troubles politiques en France alors que le gouvernement, dirigé par le Premier ministre Michel Barnier, peine à obtenir du soutien pour son budget 2025 qui vise à réduire les dépenses et à augmenter les impôts pour freiner le déficit budgétaire béant de la France.
Dans l’état actuel des choses, l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire a déclaré qu’elle déposerait une motion de censure contre le gouvernement si Barnier tentait de faire passer le budget, qui prévoit 60 milliards d’euros (63,3 milliards de dollars) de hausses d’impôts et de réductions des dépenses.
Le Rassemblement national d’extrême droite a menacé de soutenir la gauche lors du vote de défiance, une démarche qui ferait tomber le gouvernement et plongerait la France dans une nouvelle incertitude politique et économique.
De nouvelles élections ne pourront avoir lieu avant juin prochain, douze mois après les dernières élections législatives qui avaient vu l’extrême gauche et l’extrême droite se classer en tête au premier et au second tour, mais ne pas obtenir la majorité des sièges. C’est pourquoi, après le scrutin, le président Emmanuel Macron a nommé le conservateur Michel Barnier à la tête d’un gouvernement minoritaire.
Les responsables français ont cherché jeudi à défendre l’économie, mais ont reconnu que le fait que les investisseurs obligataires considèrent la dette française comme aussi risquée que celle de la Grèce était une évolution inquiétante. Le ministre de l’Economie Antoine Armand a toutefois déclaré jeudi que l’économie française ne pouvait être comparée à celle de la Grèce.
“La France n’est pas la Grèce, la France a une économie, une situation de l’emploi, une activité économique et une attractivité, une puissance économique et démographique qui sont bien supérieures, ce qui fait que nous ne sommes pas comme la Grèce”, a déclaré Armand sur BFM TV , dans des propos traduits par Google. Il a également salué la Grèce et d’autres économies périphériques européennes pour avoir “remonté leurs manches” et fait des économies.
Source: CNBC
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