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« Pas de sécurité alimentaire sans sécurité des ressources en eau » alerte une dirigeante du FIDA, qui appelle à davantage d’investissements dans l’accès à l’eau des petits exploitants agricoles

FIDA aide

 

Rome, le 22 mars 2023 – À l’occasion de la Conférence 2023 des Nations Unies sur l’eau, le Fonds international de développement agricole (FIDA) appelle à accélérer les investissements pour aider les petits exploitants agricoles dans les pays en développement à accéder à l’eau et à gérer des ressource hydriques qui se raréfient, face au bouleversement du climat et à des événements météorologiques extrêmes.

« Il ne peut y avoir de sécurité alimentaire sans sécurité des ressources en eau. L’eau est indispensable pour produire notre alimentation mais les petits producteurs et productrices peinent de plus en plus à accéder à l’eau dont ils ont besoin pour irriguer leurs cultures et abreuver leur bétail, entraînant souffrance humaine, migrations et conflits », explique Jyotsna Puri, Vice-Présidente adjointe du FIDA responsable du Département de la stratégie et des savoirs. « Des solutions existent mais des investissements sont maintenant nécessaires pour permettre à des millions de petits exploitants d’en bénéficier ».

Près de 3,2 milliards de personnes dans le monde vivent dans des régions agricoles qui connaissent des pénuries ou un manque d’eau considérés comme graves ou très graves, et 1,2 milliard d’entre elles – soit approximativement un sixième de la population mondiale – vivent dans des zones agricoles où les contraintes hydriques sont critiques. Les petits exploitants agricoles produisent un tiers de l’alimentation mondiale et jusqu’à 70% de celle produite dans les pays en développement mais ils font face à des difficultés croissantes liées à l’eau à cause des changements climatiques. Depuis 2000, le nombre et la durée des sécheresses ont augmenté de 29%. La croissance démographique est à l’origine d’une hausse de la demande en eau, qui est aussi l’un des facteurs clés du manque d’eau.

« La seule solution est d’utiliser au mieux chaque goutte. Les infrastructures d’irrigation à petite échelle, une meilleure gestion des sols et de l’eau, et des solutions naturelles telles que l’agroforesterie peuvent faire la différence et garantir aux petits producteurs l’eau dont ils ont besoin », ajoute Jyotsna Puri. « Nous devons accroître les investissements des secteurs public et privé afin d’accélérer la mise en œuvre de techniques qui ont fait leurs preuves et de solutions locales ».

Les besoins en matière d'investissement sont immenses. Par exemple, en Asie de l’Est et dans le Pacifique, 6,8 milliards d’USD seraient nécessaires chaque année jusqu’en 2030 si l'on souhaite étendre l’irrigation et la rendre efficace, et faire en sorte que les améliorations apportées à la gestion de l’eau portent pleinement leurs fruits.

Selon l’OCDE, en dépit des retombées économiques positives de l'investissement dans le domaine de l’eau, les flux financiers ne correspondent pas aux besoins. Par exemple, en Afrique subsaharienne, on estime que l’irrigation à petite échelle pourrait profiter et bénéficier à 113 à 369 millions de personnes dans les zones rurales. Or ce sont principalement les difficultés d’accès aux financements et au crédit qui empêchent l’achat de matériel d’irrigation et de collecte de l’eau, en plus des problèmes d’ordre foncier.

« Compte tenu des montants nécessaires et de l’intensification des changements climatiques, nous devons élaborer des instruments financiers innovants afin de débloquer – le plus rapidement possible – les milliards qui peuvent venir du secteur privé, et rediriger les fonds, les infrastructures et le savoir-faire vers les petits exploitants agricoles », précise Jyotsna Puri.

Le financement mixte, qui utilise le financement du développement de façon stratégique pour mobiliser l’investissement privé, les obligations durables ou vertes, et les partenariats public-privé, dont des exemples de ces instruments financiers. Le FIDA promeut également l’élaboration de projets rentables dans le domaine de l’eau, l’objectif étant de définir des flux de revenus clairs et des modèles économiques viables pour attirer les investisseurs privés.

Le FIDA est l’un des principaux investisseurs dans les solutions d’accès à l’eau pour les petits exploitants agricoles. Il finance actuellement des projets et des activités dans ce domaine à hauteur de 2,85 milliards d’USD. Les projets qu’il soutient investissent dans des réservoirs d’eau, des systèmes de collecte de l’eau de pluie, des techniques de gestion des sols qui permettent d’en conserver l’humidité, des systèmes d’irrigation à petite échelle et d’irrigation au goutte-à-goutte, et des solutions naturelles comme l’agroforesterie et la restauration des écosystèmes. Le FIDA collabore aussi étroitement avec les populations rurales, les autorités locales et les fournisseurs d’eau pour améliorer l'allocation et la gestion des ressources en eau.

Le FIDA promeut avec détermination une approche prenant simultanément en compte l’eau, la sécurité alimentaire et l’énergie afin de recenser les solutions locales les mieux adaptées aux projets qu’il conçoit avec les populations.

Découvrez comment les investissements du FIDA aident les petits producteurs et productrices à accéder à l’eau et à gérer cette ressource:

Le monde s’assèche, alors chaque goutte d’eau compte

Au Soudan, les populations rurales disent stop à la guerre de l’eau

IFAD to lead the food pillar of Egypt’s Nexus for Water, Food and Energy (NWFE)

Le FIDA participera à Conférence des Nations Unies sur l’eau qui se tiendra du 22 au 24 mars 2023. Découvrez les rencontres organisées par le FIDA dans le cadre du Partenariat pour les contributions déterminées au niveau national, et en collaboration avec le Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas et le Groupe financier UFJ de Mitsubishi (MFUG).

Source : FIDA

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