Gabon : Ali Bongo annonce son "renoncement définitif" à la politique
Un séisme politique au Gabon. Plusieurs médias informent que dans une lettre transmise à la presse par ses avocats, l'ex-président gabonais sollicite la clémence pour sa famille victime, selon lui, de "violences" et "tortures".
"Je tiens à réaffirmer mon retrait de la vie politique et le renoncement définitif à toute ambition nationale (….) je ne souhaiterai jamais constituer, pour le Gabon, un risque de menace, de trouble et de déstabilisation", dit-il, dans un texte transmis dans la nuit de mercredi à jeudi par son avocate gabonaise Gisèle Eyue Bekale à des médias dont l’AFP.
L'ancien dirigeant a lancé, par ailleurs, un appel à la clémence pour sa famille victime, selon lui, de "violences" et "tortures".
"J’en appelle à l’apaisement, à l’arrêt des violences et des tortures intentées contre ma famille, plus particulièrement mon épouse Sylvia et mon fils Noureddin et à leur libération, car depuis trop longtemps désormais emprisonnés pour des faits dont ils n’ont pas été reconnus coupables", écrit-il.
"Moi-même, je demeure non libre de mes déplacements et soumis à surveillance quotidienne. Mes visites dépendent de l’autorisation des militaires. Isolé du monde extérieur sans communications, sans nouvelles de ma famille", peut-on lire dans son texte.
Depuis le coup d’État du 30 août 2023 qui a mis fin à règne, l’ex-président vit dans sa résidence privée de Libreville, "libre de quitter le pays" selon le gouvernement.
"Renoncer à la vengeance"
L’ex-chef de l’État âgé de 65 ans admet "les insuffisances" de sa gestion politique et en "assume seul la responsabilité, tant sur le plan social que s’agissant du fonctionnement de nos institutions". Ali Bongo Ondimba appelle le nouveau régime "à renoncer à la vengeance".
Depuis le coup d’État du 30 août 2023 qui a mis fin à 55 ans de dynastie familiale, l’ex-président vit dans sa résidence privée de Libreville, "libre de quitter le pays" selon le gouvernement.
L’ancienne première dame, Sylivia Bongo, 61 ans, et son fils de 32 ans, Noureddin Bongo, sont détenus à la prison centrale de Libreville.
Noureddin Bongo est inculpé notamment pour "corruption" et "détournements de fonds publics", tandis que sa mère est poursuivie pour "blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux".
Les avocats français de la famille Bongo ont déposé en mai à Paris une plainte avec constitution de partie civile pour "arrestation illégale" et "séquestration aggravée par des actes de tortures et de barbarie". Une première plainte déposée en France avait été classée sans suite en octobre 2023. Le régime militaire évoque des "dénonciations calomnieuses et mensongères".
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