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Forum économique de Davos / Idris Elba, acteur: "Les paysans pauvres ont besoin d’investissements, pas de la charité"

Les paysans pauvres ont besoin d’investissements, pas de la charité, déclare l’acteur Idris Elba aux grands dirigeants mondiaux lors d’une cérémonie de remise des prix à Davos


Rome, le 19 janvier 2023 – À Davos, ce lundi, l’acteur Idris Elba et sa femme, Sabrina Dhowre Elba, tous deux ambassadeurs de bonne volonté du Fonds international de développement agricole (FIDA), ont reçu le Crystal Award 2023 pour leur rôle moteur en tant que champions et défenseurs des millions de petits exploitants pauvres du monde qui, chaque jour, par leur travail, produisent un tiers de notre nourriture à l’échelle de la planète et plus de 70% de celle produite  en Afrique et en Asie, et contribuent de manière essentielle à la sécurité alimentaire au niveau tant mondial que local, et ainsi à la stabilité sociale et politique.

Le Crystal Award du Forum économique mondial de Davos récompense des artistes exceptionnels et autres personnalités influentes du milieu culturel qui, par leurs contributions importantes à la société, améliorent de manière concrète l’état du monde.

Depuis qu’ils sont devenus ambassadeurs de bonne volonté des Nations Unies auprès du FIDA en 2020, Idris Elba et Sabrina Dhowre Elba ont activement prôné un accroissement de l’investissement dans l’agriculture et le développement rural, en particulier en Afrique, où de graves phénomènes météorologiques et des conflits ont encore davantage nui à la capacité des paysans à produire des denrées alimentaires pour leurs familles, leurs communautés et leurs pays. Or, malgré le rôle important que jouent ces agriculteurs au regard de la sécurité alimentaire mondiale, 75% des personnes les plus pauvres et souffrant de la faim vivent dans les zones rurales des pays en développement.

« Ce que les populations pauvres du monde ne cherchent pas simplement de l’aide ou la charité, mais de l’investissement – dans les personnes, dans la nature, dans l’innovation », a déclaré Idris Elba lors d’un vibrant plaidoyer en présence d’un grand nombre des plus puissants responsables publics et chefs d’entreprise au niveau mondial. « Avec un meilleur accès aux financements, aux marchés, aux ressources, aux technologies et à la connaissance, nous pouvons forger un avenir différent ».

Les propos de l’acteur ont trouvé un écho auprès du Président du FIDA, Alvaro Lario, qui est venu à Davos pour « appeler les responsables publics et le secteur privé à intensifier dès aujourd’hui les investissements à long terme dans l’agriculture à petite échelle. Ce n’est qu’en investissant dans les moyens avec lesquels nous cultivons, transformons et distribuons les denrées alimentaires que nos systèmes alimentaires pourront commencer à satisfaire les besoins nécessaires à la santé de la population mondiale et de la planète – aujourd’hui et demain ».

 « Sans investissement massif, la faim et la pauvreté vont augmenter, et avec elles le risque de troubles sociaux, de conflits et de migrations », a-t-il ajouté.

Le monde vit aujourd’hui une crise alimentaire sans précédent, provoquée par la hausse des prix des produits alimentaires, de l’énergie et des engrais liée à la guerre en Ukraine et par plusieurs chocs climatiques intervenus en 2022.

Avant la crise, la faim et la pauvreté étaient déjà en hausse du fait des conflits, des changements climatiques et du ralentissement économique entraîné par la pandémie de COVID-19.

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les phénomènes météorologiques extrêmes vont probablement augmenter en fréquence et en ampleur dans les années à venir. Les systèmes alimentaires mondiaux et locaux sont exposés à un risque accru de perturbations, qui pourraient s’accompagner de pénuries et de hausses des prix.

Dans son allocution, Sabrina Dowre Elba a insisté sur le rôle important du secteur privé. « Les communautés rurales regorgent de jeunes gens pleins de talent, avec des marchés dynamiques et un énorme potentiel. Le secteur privé peut jouer un rôle immense en appuyant les petits producteurs et en s’approvisionnant auprès d’eux, et en veillant à ce que les dirigeants de la planète continuent d’investir dans des moyens globaux de lutte contre la dégradation de l’environnement et contre la faim », a-t-elle déclaré.

En dépit des engagements mondiaux à éradiquer la faim d’ici 2030, l’appui apporté à l’agriculture par les donateurs stagne depuis au moins deux décennies, ne dépassant pas 4% du total de l’aide publique au développement.

En 2020, avant le début de la pandémie de COVID-19, le rapport Ceres2030 indiquait qu’il faudrait, pour éradiquer la faim et permettre aux petits producteurs agricoles de sortir de la pauvreté, que l’aide publique au développement pour l’agriculture (environ 12 milliards d’USD par an à l’époque) progresse encore de 14 milliards d’USD, et s’accompagne d’une hausse de 19 milliards d’USD des investissements des pays à revenu faible ou intermédiaire. Avec la guerre en Ukraine, les répercussions de la pandémie de COVID-19 et les conséquences des changements climatiques, les besoins de financement actuels sont encore plus grands.

Près de 3 milliards de personnes vivent dans les zones rurales des pays en développement et dépendent fortement de la petite agriculture pour se nourrir et gagner leur vie.

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