Netumbo Nandi, première femme élue à la présidence de la Namibie
La Swapo, parti de l'actuelle vice-présidente surnommée "NNN", dirige le vaste pays riche en minerais, qui compte seulement trois millions d'habitants, dont les deux tiers ont moins de 30 ans, depuis son indépendance en 1990.
"Merci pour votre confiance", a sobrement déclaré la nouvelle présidente, en robe longue de soie orangée, fines lunettes et chapeau assorti, affirmant qu'elle tiendrait ses engagements pris auprès des électeurs.
Pendant une campagne où elle s'est évertuée à faire rimer vieillesse et sagesse, elle a notamment promis la création en cinq ans de plus de 250.000 emplois, avertissant que "le monde de l'entreprise ne peut prospérer que si la politique est stable". Elle s'est aussi engagée à attirer des investissements "grâce à la diplomatie politique".
Son premier opposant, le candidat du parti des Patriotes indépendants pour le changement (IPC), Panduleni Itula, arrive loin derrière avec seulement 25,50% des voix dans cette élection qui a connu une forte participation, mais aussi de nombreux cafouillages obligeant à prolonger le scrutin de plusieurs jours.
La Swapo a également remporté les élections législatives qui se tenaient en même temps, en obtenant 51 sièges contre 20 pour l'IPC. Ce score est toutefois en baisse par rapport aux 63 sièges détenus par la Swapo dans l'assemblée précédente.
- "Multiples irrégularités" -
Les élections présidentielle et législatives du 27 novembre ont dû être prolongées à deux reprises en raison de problèmes logistiques et techniques, avec notamment une pénurie de bulletins de vote.
Le premier jour du vote, d'interminables files d'attente ont obligé certains électeurs à abandonner, après avoir attendu jusqu'à 12 heures.
La participation atteint plus de 76% des inscrits, selon la commission électorale.
Itula, ex-dentiste et avocat de 67 ans, a dénoncé des élections chaotiques qui ont fait l'objet, selon lui, de "multiples irrégularités".
Il a indiqué qu'il entendait faire "annuler" selon "les procédures prévues" ce scrutin, "quel que soit le résultat". "Nous ne pouvons qualifier ces élections de libres, équitables et légitimes", a-t-il dénoncé samedi.
L'organisation des avocats en droits humains d'Afrique australe, qui avait dépêché une mission d'observation, a rapporté "des retards délibérés dans l'arrivée des bulletins de vote".
Des cas de surchauffe des tablettes électroniques servant à vérifier les identités et les pénuries de bulletin dans de nombreux bureaux, ayant considérablement ralenti le scrutin, ont été soulignés par les missions d'observation de l'Union africaine (UA) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
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