Le Président du FIDA à l’Assemblée générale des Nations Unies : « La crise climatique ralentit nos efforts pour éliminer la faim et la pauvreté »
New York, le 18 septembre 2023 - Les dirigeants du monde entier sont réunis à New York pour l’Assemblée générale des Nations Unies, afin de restaurer la confiance et la solidarité entre les nations, et de sauver le Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment les objectifs de développement durable relatifs à l’élimination de la faim et de la pauvreté. Alvaro Lario, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), met en garde contre les effets dramatiques et irréversibles que la crise climatique aura sur la faim et la pauvreté si les pays ne prennent pas rapidement des mesures d’adaptation.
« La crise climatique ralentit nos efforts pour éliminer la faim et la pauvreté. La population mondiale est en augmentation et tributaire d’un régime alimentaire qui exerce une pression considérable sur des ressources en terres et en eau de plus en plus rares. Cela exacerbe les inégalités et les troubles sociaux », a dit le Président du seul organisme des Nations Unies dont l’action porte exclusivement sur les zones rurales.
« Il faut impérativement investir dans le renforcement de la résilience et dans l’adaptation aux changements climatiques. Cela ne peut pas attendre. Investir dans les petits producteurs alimentaires est vital également si nous voulons être certains de nourrir le monde à l’avenir. Quant à produire des aliments durables et respectueux de la biodiversité, c’est essentiel si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable et les objectifs climatiques. Ce qui signifie également investir dans les moyens d’existence des hommes et des femmes les plus vulnérables partout dans le monde », a-t-il ajouté.
Évoquant des catastrophes naturelles récentes comme le séisme au Maroc et des phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations de grande ampleur survenues en Libye la semaine dernière, Alvaro Lario a rappelé que les pays en développement ainsi que les femmes et les hommes les plus pauvres et les plus vulnérables du monde étaient en première ligne face aux changements climatiques, et qu’un choc suffit parfois à réduire à néant les progrès accomplis en matière de développement.
Cela fait un an qu’Alvaro Lario a pris ses fonctions et, à l’Assemblée générale des Nations Unies, le FIDA continue de renforcer sa position d’organisme des Nations Unies et d’institution financière internationale à même de répondre aux enjeux actuels. Dans leur récente déclaration, les dirigeants du G20 rassemblés à New Delhi ont souligné le rôle du FIDA dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et encouragé les États membres à reconstituer les ressources du Fonds des Nations Unies à la fin de cette année, lorsque ses 178 États membres feront leurs annonces de contribution et lui permettront de procéder à des investissements à grande échelle qui transformeront la vie de millions de personnes vulnérables dans les zones rurales.
Le Président français, Emmanuel Macron, a continué de promouvoir l’action du FIDA au Sommet du G20 de New Delhi. Il est important de « reconstituer les fonds du FIDA car il se bat pour améliorer les systèmes agricoles et productifs dans beaucoup de pays, en particulier touchés par les conséquences de la guerre », a-t-il déclaré.
Janet Yellen, Secrétaire au Trésor des États-Unis, a elle aussi rappelé le rôle du FIDA au G20: « Nous espérons poursuivre nos efforts, par exemple en continuant d’appuyer le programme mondial pour la sécurité agricole et alimentaire, et en favorisant une reconstitution suffisante des ressources du FIDA ».
Si les tendances actuelles se maintiennent, 575 millions de personnes vivront dans l’extrême pauvreté en 2030. On estime qu’il y aura le même nombre de personnes qui souffriront de la faim en 2030 qu’il n’y en avait en 2015 (600 millions de personnes).
« La faim reste une question politique qui découle en grande partie de la pauvreté, des inégalités, des conflits, de la corruption et du manque global d’accès à l’alimentation et aux ressources. Dans un monde d’abondance, qui produit suffisamment de denrées pour nourrir tous ses habitants, comment se fait-il que des centaines de millions de personnes souffrent de la faim? », a interrogé le Président du FIDA.
Avec FIDA
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