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Chronique des matières premières : L’effondrement de la demande en noix de cajou fait chuter les prix

Cajou prix
Des travailleurs africains de l'entreprise de transformation de noix de cajou à Mim au Ghana trient des noix de cajou (Image d'illustration) Photothek via Getty Images - Thomas Imo


La demande mondiale de noix de cajou a chuté. Ce qui pose problème aux producteurs ouest-africains qui peinent à vendre leur stock, et qui quand ils y arrivent doivent se contenter de prix trop bas.

Cela fait des mois que les acteurs de la filière cajou naviguent en eau trouble, et l’horizon reste encore bien sombre. Partout, la demande est en berne, si on fait exception de l’Inde, où les habitudes de consommation sont fortement ancrées.

C’est en Amérique du Nord, première zone d’importation du monde, que les chiffres sont les plus alarmants : sur les trois premiers mois de l’année, les importations ont baissé de 25%, une variation rarissime dans un secteur alimentaire, commente Pierre Ricau, analyste en chef du service d’information sur les marchés agricoles N’kalô.

Une chute inédite de la consommation aux États-Unis
Cette baisse des importations reflète une chute de la demande des consommateurs. De plus en plus d’usines de salage et grillage ne souscrivent d’ailleurs plus que des contrats d’approvisionnement à court terme, faute d’avoir un carnet de commandes bien rempli. À cette demande en berne depuis des mois, s’ajoute une offre abondante : celle d’Afrique de l’Ouest, et celle du Cambodge deuxième producteur mondial qui a vu sa production augmenter ces dernières années. De quoi alimenter la baisse des prix.

En Afrique de l’Ouest, premier bassin de production mondiale, l’absence de concurrence a fait fondre les revenus des producteurs. Rares sont les zones où les prix minimums sont respectés. Ils ne dépassent généralement plus la barre des 350 FCFA le kilo, et certains peinent à atteindre même les 200 FCFA. Seule la production sénégalaise de très bonne qualité et qui n’est pas imposée à l’exportation s’échange à plus de 375 FCFA, selon le service d’information N’kalo.

La moitié de la récolte ouest-africaine reste à écouler
Les commerçants qui ont des stocks tout comme les producteurs ont de quoi être désespérés. La moitié de la récolte actuelle n’a pas encore été achetée, et s’ajoute aux invendus de 2022.

Au Vietnam, cette baisse de la demande qui dure depuis des mois a entrainé la fermeture d’environ 30% des usines de transformation. Certaines usines sur le sol africain sont aussi en difficultés, explique Pierre Ricau, mais elles réussissent pour l’instant à rester en activité grâce à une matière première locale, abondante et bon marché.

RFI

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