Henri Konan Bédié, ancien président de la république de Côte d'Ivoire

Aimé Konan Bédié, surnommé "HKB", "sphinx de Daoukro" ou encore "N'Zuéba" est né le 5 mai 1934. Marié à Henriette Koizan Bomo, il prend le prénom "Henri" en signe d'amour.

Enfance et scolarité

Né à Daoukro, en pays Baoulé, dans la colonie française de Côte d'Ivoire, Henri Konan Bédié a fait ses études secondaires à l'École normale de Dabou, avant de les poursuivre à l'université de Poitiers (France).

Parcours politique

• Directeur de la CNPS à 24 ans
• Ambassadeur de Côte d'Ivoire aux États-Unis à 26 ans (1961-1966)
• Ministre délégué aux Affaires économiques et financières (1966-1968) 
• Ministre de l’Économie et des Finances à 33 ans (1968-1977)

• Premier Président du Comité joint FMI/BIRD (1974-1976) 

• Député-Maire de Daoukro (1980-1984)

• Président de l'Assemblée nationale à 45 ans (1980-1993)
• "Dauphin constitutionnel" au décès de Félix Houphouët-Boigny, il assure son intérim comme président de la république (7 décembre 1993) et président de l'ancien parti unique (30 avril 1994), le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA)
• Élu Président de la république (1995)
• Renversé par le général Robert Guéï (24 décembre 1999)
• Candidat à l’élection présidentielle de 2010, il arrive troisième derrière Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara
• Il soutient la candidature du président Alassane Ouattara au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour Démocratie et la Paix (RHDP), pour un deuxième mandat en 2015
• En 2018, il se retire du RHDP et se fait investir par le PDCI pour le scrutin présidentiel de 2020 qu'il boycott finalement.

Présidence agitée

Président de la république, Henri Konan Bédié est rapidement submergé par la crise économique, les contestations de l'opposition politique conduites par le Front Populaire Ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, et la crise au sein de son parti, qui aboutit à la création du Rassemblement des Républicains (RDR). Il crée alors l'ivoirité comme arme politique pour écarter de la course au pouvoir les ressortissants du nord, région d'origine de son principal adversaire politique, Alassane Ouattara.

En 1995, il est élu avec 96,44 % des suffrages, après avoir écarté son rival et les autres candidats, à l'exception de Francis Wodié du Parti ivoirien des travailleurs (PIT).

La crise sociale qu'il a créée est amplifiée par les difficultés économiques que traverse le pays, et les nombreux scandales de corruption et de mauvaise gestion de la chose publique, dont l'affaire des 18 milliards d'aide de l'Union européenne.

Il est finalement renversé par un coup d'état militaire, et par en exil en France, via le Togo.

Fin septembre 2020, Henri Konan Bédié appelle les populations du sud à la désobéissance civile contre le régime de son ancien partenaire. L'opposition lui emboîte le pas en appelant au boycott actif de l'élection présidentielle dans le cadre d'un "Conseil national de transition" qu'il préside. On dénombrera de nombreux morts sur fond de destruction de biens publics et privés, le tout, au sud de la Côte d'Ivoire.

Mort

Henri Konan Bédié s'éteint le 1er août 2023 à 89 ans, après avoir été victime d’un malaise à Daoukro et transporté en urgence à la polyclinique internationale Sainte-Anne-Marie d’Abidjan. 

La rédaction